mardi 16 novembre 2010

Les passants. 3.


Le travesti :
Premièrement : les talons. Confortables et superbes. J’ai pris rouges vernis parce que ça fait pute. Pute c’est bien. J’aime bien quand les gens disent « C’est une pute celle-là » «  Elle est habillée comme une pute » Une référence cette pute. On a comme ça une grille assez large de références : La pute, la bourgeoise, la bobo autrement dit bourgeoise bohème, très différent de la bourgeoise classique qu’on complète parfois de bourgeoise catho. La bourgeoise bohème est une femme inspirée elle a très sérieusement soigné le tout ce matin et elle a presque l’air de l’avoir pas fait exprès. La bourgeoise catho elle n’a pas besoin de choisir, elle en a 5 des jupes tombantes en dessous des genoux. Dans la rue donc les putes, les bourgeoises, les bobos, les pétasses aussi (intéressante catégorie) qu’on accuse et catalogue. Le Ikea des femmes, confortable et abordable, à chacune son nom et son design.
Mais nous en étions aux putes, à mes chaussures de pute, mes talons – vernis talons rouges – Il faut savoir marcher avec ces talons pour ne pas être accusée de déséquilibre. Pour ne pas être une femme déséquilibrée. C’est mauvais genre.
La jupe. Au dessus des genoux. « Ta jupe me fait un effet sensas, ta jupe me fait bander ».  J’ai déjà presque l’air d’être habillée. Pas tout à fait. La jupe avant le chemisier.
Le miroir s’il vous plait.
Je déambule comme une pute. Une pute ? J’ai l’air d’une pute ?
Un passant :
Il a l’air d’une pute ?
Un passant :
Un peu
Un passant :
Pas tout à fait le mot est un peu fort non ?
Un passant :
Il déambule bien
Un passant :
Quel équilibre
Un passant :
Je déambule comme une pute et j’ai l’équilibre
Un passant :
Fin de spectacle on range Chérie.
Un passant :
Merci.

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